La culture du café en Afrique

Si beaucoup d’entre nous l’ignorent encore, le café est devenu une boisson universelle incontournable avec un poids économique considérable. Il coure devant le blé comme étant la première matière agricole échangée dans le monde en termes de volume ; et s’établit comme la deuxième matière première, en valeur, après le pétrole. Sa consommation dans le monde, qui atteint les 140 millions de sacs et devrait dépasser les 175 millions de sacs en 2020 selon les prévisions, est une manne pour celui qui sait s’en servir.

Participant actuellement à un peu plus de 12% de la production mondiale du café et berceau de la culture du café qui a vu son marché quelque peu évolué avec le temps passant progressivement de la culture de tradition à la culture de production, l’Afrique se doit de saisir l’opportunité d’une plus large expansion commerciale avec la forte croissance de la demande à venir.

Et si le manque de structuration de la production africaine couplé à l’inexploitation évidente de branches secondaires dérivées de la filière du café telle la revalorisation des déchets de première production nous aident à comprendre le faible apport de tout le continent au marché mondial du café ; cette contribution représente toutefois une part conséquente aussi bien pour le PIB que pour les exportations d’une bonne partie des petites économies du continent.

Premier producteur et exportateur africain, pays fondateur de la culture du café, l’Ethiopie a plus de 25% de ses revenus d’exportation qui sont garantis par les seules exportations de café. A côté de cela, vous tiendrez compte du fait que plus de 95% de sa production de café en Ethiopie est essentiellement assurée par les petits paysans. Ainsi, toute baisse ou toute hausse du cours du café joue directement et indéniablement sur les perspectives de progression et de régression de la pauvreté dans le pays.

Et si après être restés longtemps à la traîne sur cet aspect, certains pays suivent l’exemple louable du Kenya et prennent l’initiative du développement d’un marché de consommation local plus fort, cela ne peut que faciliter la protection des petites économies contre les effets néfastes de la volatilité du marché boursier caféicole.

Bien que l'immense majorité des consommateurs de cette boisson chaude se contentent d'assemblage de café en grain de diverses origines, quelques fois riches et trop souvent ordinaires, on retiendra pour vous au nombre des 400 crus de café répertoriés, quelques essences africaines d'exception qui méritent véritablement d'être consommés purs. Pour la plupart fragiles, ces crus de renom ne s'épanouissent que sous les tropiques, de part et d'autre de l'équateur où ils font l’expérience continue de conditions climatiques propices à leur croissance.

Parmi ces grands crus, vous pourrez découvrir les très répandues et célèbres, de par leur goût unique, Robusta et Arabica. Laissez-vous guider dans ce monde de saveurs et de plaisirs gourmands pas comme les autres.

Le café Robusta

2e essence la plus cultivée parmi les 73 espèces de caféiers existantes, le « Robusta » ou « Coffea canephora », vous trouverez ses marques en Afrique de l’Ouest bien que découvert au Zaïre, dans le bassin du Congo au début du 19e siècle. Il représenterait aujourd’hui 65% de la production de café du continent africain et 30% de celle du monde.

Caféier très résistant et facile à cultiver si vous possédez de vastes terres en zone tropicale africaine, le Robusta vous produira des grains sur une période de culture deux fois moindre que pour son rival l’Arabica pour une teneur en caféine deux fois plus élevée. Le café qui en est extrait porte un goût puissant et quelque peu amer voire âcre comparé à la finesse aromatique de l’Arabica. Vous le verrez donc souvent associé à son principal concurrent pour créer des cafés jumelant puissance et arômes et idéales pour réussir un bon ristretto ou un espresso.

Le café Arabica

Si vous vous posiez la question, le meilleur café au monde, lui aussi d’origine africaine, est le « Coffea arabica », lequel tire son nom de marchands arabes qui ont apporté le café d'Afrique de l'Est pour l’introduire dans la péninsule arabique au Moyen Age.

Avec plus de neuf cent (900) arômes différents et forts de leur qualité supérieure sur les Robustas, les Arabicas ne manqueront pas mettre vos langues gustatives en émoi.

Et quoi de mieux pour apprécier l’expérience Arabica que de découvrir ce qui se fait de mieux en Afrique ?

Le Sidamo d’Ethiopie

Région du sud de l’Ethiopie frontalière du Kenya et de la Somalie, Sidamo est reconnue pour la production sur ses pentes montagneuses d’une essence d’arabica de qualité, la première du monde selon le mythe.

Et si l’exploitation des graines de Sidamo par le système très élaboré de « Coffee gardens » (petites bandes de plantations sur les hauts-plateaux) et de « Washing stations » (centres de traitement des graines) marque une part conséquente de l’économie locale, c’est avant tout sa place dans le coeur des habitants et le vestige de la Culture Ethiopienne qu’elle représente qui fascinent.

Equilibré en saveurs, doux en bouche, le Sidamo d’Ethiopie au parfum de Jasmin vous séduira par sa puissance aromatique. Alors, n’hésitez pas à vous laisser tenter.

En Ethiopie, on appelle communément le café "Moka", même s'il y a plusieurs régions productrices. Et "Moka" n'est pas une appellation de café, mais fait référence au port de Mocha qui était le premier port d'exportation du café. Nous avons également notre propre Mélange de café en grain "Moka" dans notre gamme Bonkawa !

D'autres appellation, comme Jimma ou encore Kaffa, offrent d'excellentes tasses.

Le Kenya Peaberry

Si vous pensiez que le Kilimandjaro, la plus haute montagne d'Afrique, n’est célèbre que pour ses pics qui culminent à 5895 mètres, détrompez-vous. Il propose sur ses flancs des conditions climatiques idéales à la culture d’une variété d’Arabica, le Kenya Peaberry.

Cultivé à des altitudes supérieures à 6600 pieds au-dessus du niveau de la mer, il est considéré comme un café gourmet, l’un des plus fruités et fins au monde. Avec ses graines de 454 g (1 lb), ce café vous garantit une saveur vive et fruitée longue en bouche, et un goût acidulé et moyennement corsé. Son appellation Peaberry vient du fait qu'il ne pousse qu'une seule graine, au lieu de deux, dans la cerise, le fruit du caféier. Ce qui lui confère des qualités organoleptiques plus intenses que les cerise à deux graines.

Face à la perspective de cette expérience qui vous tend les bras, prenez le temps de savourer l’instant.

Dès que vous aurez l’occasion de vivre l’aventure du café d’Afrique, lancez-vous et n’oubliez pas de la faire partager à d’autres.

Voir aussi : les cafés de comptoir richard

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